Les origines de la paroisse sont anciennes. Elle dépendait à l’origine de Saint-Herblon. On en trouve trace dès le début du XIIe siècle. En 1104, Guillaume, abbé de Saint-Florent (près de Saumur) obtint par la protection du comte Alain Fergent l’église de Saint-Herblon avec ses chapelles d’Anetz, de La Rouxière et de Maumusson.
Plus tard, en 1196, André, seigneur de Varades, lui donna par testament une rente de 10 sols. Elle était placée sous le vocable de Saint-Michel (capella Sancti Michaelis de Malo Muçone), avant d’être dédiée à Saint-Pierre à la fin du XIIe siècle. On ignore son emplacement.
L’église actuelle qui s’élève au centre du bourg a été construite en 1614 grâce à Étienne Raoul et Hélène de la Tour du Clos, seigneur et dame de la paroisse. Elle avait à l’origine la forme d’une croix latine orientée vers l’est, et ne comportait qu’une nef, le transept, un chœur à fond plat et une tour de base carrée.
L’ensemble est de style roman, les ouvertures plein cintres. Le maître-autel et les autels collatéraux (dédiés à Sainte Marie et Saint Joseph) sont décorés de retables sculptés et dorés datant du milieu du XVIIe siècle. A l’origine en tuffeau, ils ont été remplacés par des autels en marbre en 1838 et 1850. Les retables ont été classés à l’inventaire des Monuments historiques, tout comme la chaire, les stalles et les lambris du chœur datant de 1852.
Le tableau au-dessus du maître-autel a été peint par Joseph Gouëzou de Nantes vers 1850. Il représente le martyre de l’abbé Bouvier, recteur de Maumusson pendant la Révolution, le poignet tranché avant d’être fusillé en 1794, et la consécration de la paroisse au Sacré-Cœur par l’abbé Souffrant, son successeur, en 1818. Ces deux prêtres ont profondément marqué l’histoire de la paroisse à cette époque.
Dans le chœur, une pierre tombale en ardoise rappelle l’inhumation de l’abbé Bouvier le 19 mai 1795.
L’église a été agrandie à plusieurs reprises au cours du XIXe siècle, par l’abbé Souffrant en 1824, puis par l’abbé Sécher, qui finit de construire les deux bas-côtés de l’église de 1843 à 1845. Ce sont ces bas-côtés qui s’écartent actuellement de la nef principale. Ils ont été étayés en attendant les travaux de consolidation.
De chaque côté du chœur on peut voir deux vitraux à l’effigie de Saint Pierre et de Saint Paul, patrons de la paroisse, datant de 1825 environ. Les 12 vitraux situés sur les nefs latérales nord et sud, sont signés Échappé et Meuret, maîtres-verriers à Nantes, et datent de 1859 et de 1892. Ils représentent des personnages de la bible et de la vie des saints.
Joël Justeau