Les annales nantaises mentionnent l’existence du bourg de Teillé en 1196, mais à quelle date la population fut-elle christianisée et à quelle époque la première chapelle ou la première église fut-elle édifiée ?
Tous les actes enregistrés dans les registres paroissiaux dont nous disposons font référence à Saint Pierre pour désigner l’église ou la paroisse. Quand et pourquoi saint Paul s’est-il introduit dans la paroisse ? Difficile de le dire mais on sait qu’Emile de la Guibourgère, secrétaire de l’évêque, très attaché à sa paroisse natale, a ramené d’un voyage à Rome des reliques de St Pierre et de St Paul. Est-ce de cette époque que date la nouvelle dénomination de la paroisse ou s’agit-il d’une décision plus générale, toujours est-il que désormais Saint Pierre et Saint Paul, unis dans un même vitrail, veillent ensemble sur le chœur de l’église de Teillé.
L’abbé Pierre Doussin, vicaire du recteur François Sotin, put pendant quelques années souffrir des insuffisances (il était impossible à tous les paroissiens d’entrer dans l’édifice pour suivre les offices) et du délabrement de la petite église construite deux siècles et demi auparavant au bas du bourg.
Lorsque le curé Sotin décéda, son vicaire fut immédiatement nommé curé de Teillé à la grande satisfaction des chanoines Auneau, Bliguet et de la Guibourgère tous trois enfants de la paroisse.
L’abbé Doussin envisagea très vite la construction d’une nouvelle église au centre du bourg. Quelques hostilités de la part du maire et de quelques notables qui habitaient tous le bas-bourg, des obstacles administratifs et pardessus- tout la crainte de ne pas trouver les financements nécessaires freinèrent quelques années la mise en chantier de l’édifice.
Patiemment et avec les encouragements de Monseigneur Jacquement lors de sa visite pastorale du 30 avril 1860 qui souhaitait « voir s’élever, dans un avenir prochain, au lieu de l’église actuelle si petite et si misérable, un temple digne de la majesté de Dieu et de la piété de la population ».
Les obstacles surmontés, la première pierre fut posée et bénie le 7 juin 1864 par le chanoine Emile de la Guibourgère. Dès lors, les paroissiens, bien que peu fortunés, ne ménagèrent ni leurs efforts – ils participèrent nombreux et régulièrement aux charrois des pierres – ni leurs deniers.
Dans le même temps, pour assurer un approvisionnement suffisant en pierres, la municipalité décida d’abattre la chapelle « Notre Dame de Bonne Garde » édifiée par l’abbé De Bonnefons au carrefour du haut-bourg. L’évêque consulté donna son accord à condition qu’une chapelle soit édifiée dans le nouveau cimetière, Chapelle qui ne fut jamais construite et qui engendra bien des problèmes.
Au bout de trois ans, l’église était presque achevée et la messe put y être célébrée pour la première fois la nuit de Noël 1866. La bénédiction de l’édifice, ainsi que celle de la première cloche, présidée par la chanoine Auneau, eut lieu dans la foulée le 4 janvier suivant.
Ce n’est que le 19 septembre 1898 que Monseigneur Rouard, récemment nommé, vint à Teillé et consacra – non sans difficulté, car il fallait monter très haut sur une mauvaise échelle pour atteindre une croix sur le pilier- la nouvelle église.
La construction de la nouvelle église fut, à n’en pas douter, la grande œuvre du chanoine Doussin, mais pas la seule, car il se dépensa aussi sans compter pour les écoles et pour le développement de la « Sainte Famille ».
Par la suite, les curés de Teillé qui succédèrent à M. Doussin (Jambu, Renauduneau, Chauvet) s’efforcèrent d’embellir l’édifice d’une manière plus ou moins heureuse, mais les temps ne furent pas toujours favorables. C’est à l’abbé Bordet, dernier curé de Teillé, que l’on doit les aménagements les plus importants et notamment la rénovation du chœur et le renouvellement des vitraux.
Gaby Le Gall