Nous sommes nombreux à préférer exprimer notre foi avec le symbole des apôtres plutôt qu’avec la version de Nicée Constantinople, plus longue et plus compliquée. Connaître l’histoire de ce texte permet de mieux le comprendre. Il a été écrit au 4ème siècle, adopté après de nombreuses discussions par les conciles de Nicée et de Constantinople pour conclure une longue période de controverses et de conflits dans l’Église à propos de la divinité de Jésus.
Dans les Evangiles, Jésus parle de son intimité avec le Père « qui me voit, voit le Père » Jn 14,9 mais des chrétiens des 1ers siècles ont eu du mal à considérer Jésus comme pleinement homme et pleinement Dieu. La foi en un seul Dieu, le Père Tout-Puissant, leur semblait incompatible avec la divinité de Jésus, ils considéraient que Jésus avait été créé, ou adopté par le Père. Dire que Jésus est « Dieu, né de Dieu, engendré, non pas créé, consubstantiel au Père » est une formule précise pour écarter des fausses pistes au sujet de Jésus. Consubstantiel signifie qu’Il partage la substance du Père, comme Il l’avait lui-même affirmé « moi et le Père, nous sommes un » Jn 10,30. Proclamer ce Credo, c’est dire la foi en Dieu Trinité, un seul Dieu en trois personnes.
Pourquoi est-ce important pour nous ? Parce que le Christ, comme le dit l’Evangile de Jean, nous a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, comme Lui (Jn 1,12). Dire qu’Il est vrai Dieu, né du vrai Dieu, signifie qu’Il peut nous faire entrer avec Lui dans la vie même du Père qui ne nous a pas créés pour faire de nous des marionnettes dans un grand théâtre mais pour nous appeler à être ses fils et ses filles. Et cela fonde la fraternité universelle des êtres humains. C’est assez important pour que l’Eglise nous invite à faire nôtre la profession de foi de nos ancêtres, en acceptant de dire des mots compliqués, tout en cherchant, nous aussi, à exprimer notre foi de la façon la plus juste et la plus claire possible.
IS