Il arrive souvent aux équipes liturgiques de parler de la « liturgie de la parole » et de la « liturgie eucharistique », des titres utilisés sur les feuilles de déroulement de nos messes. On ne parle guère des « deux tables », une expression qui surprend, l’autel est bien un genre de table, mais où est l’autre ? Il ne s’agit pas d’une table du point de vue matériel, c’est une façon de dire que Dieu nourrit son peuple de sa Parole comme du Corps du Christ. Pour Jésus « Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu» (Mt 4, 4). Le concile Vatican II a rappelé le caractère indissociable de ces deux tables « L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle l’a toujours fait aussi pour le Corps même du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre le pain de vie sur la table de la parole de Dieu et sur celle du Corps du Christ pour l’offrir aux fidèles ». (Dei Verbum n°21).
Comment recevoir ce cadeau ? Par notre écoute attentive bien sûr, mais aussi par notre réponse exprimée par nos acclamations, nos chants, notre prière. L’écoute attentive est essentielle, facilitée par le silence de l’assemblée, la bonne sonorisation des églises et la clarté de la lecture, mais cela ne doit pas faire oublier l’importance de nos réponses qui expriment notre adhésion. Ainsi, après les premières lectures, avec notre « Nous rendons grâces à Dieu » nous reconnaissons que Dieu nous parle et se révèle. De même après l’évangile, quand le prêtre montre le livre ouvert, notre « Louange à Toi, Seigneur Jésus » exprime notre foi en ce Jésus venu nous révéler le Père. Ecoute et réponses sont étroitement liés dans le psaume, cette prière tirée de la bible à laquelle nous pouvons nous associer en chantant le refrain. Avec l’homélie, la liturgie propose un temps d’écoute pour faciliter la compréhension et l’appropriation des lectures. Après un temps de méditation personnelle, souvent accompagné d’un peu de musique, l’assemblée est invitée à exprimer sa foi en disant, tous ensemble, le « je crois en Dieu » avant de présenter, sous une autre forme de réponse aux lectures du jour qui ont révélé le visage de Dieu attentif à sa création, des intentions de prière pour tous, hommes, femmes et enfants de la terre, avec une attention particulière pour ceux qui ont des responsabilités dans le monde et dans l’Église et pour ceux qui souffrent, opprimés, malades, assoiffés d’amour et de justice.
A la Table de la Parole, Dieu nourrit son peuple. Comme il nous arrive de le chanter « ta Parole est notre pain, notre vie, notre lumière, ta Parole est le chemin qui nous mène vers le Père ».
IS