Fête le 8 juin (date de sa mort, vers 560)
Saint Médard est né vers 456 à Salency, tout près de Noyon, dans une famille de la noblesse franque de Picardie. Il fit des études à Vermand, importante ville gallo-romaine. Lié à St Rémi, évêque de Reims, qui baptisa Clovis, le roi des Francs, et remarqué par Alomer, l’évêque de Vermand, Médard est ordonné prêtre en 489. En 530, à 74 ans, il devient évêque de Vermand, mais s’installe à Noyon, et accueille la reine sainte Radegonde qu’il consacre à Dieu ; elle ira fonder le monastère de la Sainte Croix, près de Poitiers. Saint Médard manifesta une grande compassion pour les plus démunis dès son enfance. Il faisait des aumônes généreuses à tous les indigents, y compris les paresseux, et ne punissait pas les chapardeurs qui venaient voler le miel de ses ruches, les œufs de ses poules et les fruits de son verger. Il mit aussi tout son soin à détourner le peuple de Flandre des superstitions païennes pour le tourner vers la foi chrétienne.
St Médard fut extrêmement populaire au Moyen Age, invoqué pour avoir du beau temps ou de la pluie : « S’il pleut à la Saint Médard, il pleut quarante jours plus tard, à moins que Saint Barnabé ne lui coupe l’herbe sous le pied. » C’est-à-dire qu’il pleuvra le 18 juillet, en pleine moissons, sauf s’il fait beau à la Saint Barnabé, 3 jours plus tard, le 11 juin. Des variantes disent : « S’il pleut à la saint Médard, les récoltes diminuent d’un quart », ou à l’inverse : « Saint Médard beau et serein promet abondance de grains. » Pourquoi cela ? On raconte qu’un jour, lorsqu’il avait 10 ans, Médard donna un des chevaux de son père à un pauvre homme qui venait de perdre le sien et n’avait pas les moyens d’en acheter un autre ; son père, furieux, voulut le récupérer rapidement, mais une pluie diluvienne l’en empêcha ; Médard, lui, fut protégé de la pluie par un aigle qui avait déployé ses ailes au-dessus de lui. Le père de Médard comprit alors que le geste de son fils était approuvé par Dieu.
C’est aussi à Noyon que Charlemagne sera sacré roi des Francs en 768.
Jean-Marc Houssais